Chapelle
Saint-Pierre-en-Demueyes
à Châteauvieux
A l'extrémité Nord-Est du département du Var, limitrophe des
Alpes-de-Haute-Provence, le village de Châteauvieux se tient dans le
vallon des Bous, un affluent de l'Artuby qui coule dans le parc naturel
régional du Verdon.
De châteauvieux, on accède à la chapelle en prenant la route D52 en
direction de la Martre, un village voisin, puis sur la gauche la D52A,
dite chemin de Demueyes. Après quelques kilomètres, un chemin de terre
part en face d'une petite croix de pierre et conduit à une clairière où
se tient la chapelle isolée de Saint-Pierre-en-Demueyes.
Ce lieu sauvage fut occupé au Moyen Age par une abbaye de religieuses
cisterciennes, dont on ne sait presque rien sinon que ce fut la
première fondée en Provence. Son histoire nous est partiellement
révélée par les recherches que fit l'abbé Jules Chaperon au début du
XXe siècle.
Le monastère fondé en 1189 aurait compté une soixantaine de
religieuses,
dont plusieurs appartenaient à la noblesse régionale. Son destin s'est
interrompu entre 1389 et 1399, lorsqu'il fut détruit par les bandes
armées de Raymond de Turenne qui ravageaient la Provence. Il n'en
subsista qu'un modeste prieuré rural qui dépendait de l'abbaye du
Thoronet.
La chapelle actuelle date de 1615, et serait bâtie à la place du choeur
de l'ancienne église abbatiale. Plusieurs fois modifiée depuis, elle
est construite en pierres et surmontée d'un toit de tuiles. Sa dernière
restauration, en 1993, a vu son parvis se munir d'un autel de plein air
et de gradins, afin de permettre la célébration de la messe à
l'extérieur.
Tout près de la chapelle, une petite source émerge du sol herbeux et
s'écoule dans des troncs de bois. "Mueio" signifie source en provençal
et justifie le nom de ce site magnifique. On trouve plus loin des
restes de pans de murs, rares vestiges de l'ancienne abbaye. Une tombe
vide
formée de pierres assemblées est curieusement attribuée à saint Pierre.
Elle fut longtemps l'objet d'un pélerinage le 15 mai, au cours duquel
les personnes malades trempaient un vêtement dans la source et le
déposaient dans la tombe en espérant être guéries. Peut-être s'agit-il
d'un certain "saint Pierre de Limoges" cité au Moyen Age et dont on ne
sait presque rien.
(Clichés : Serge Panarotto. Sources doc.: https://provenceavivre.wordpress.com/chapelles-de-provence-2/chapelles-de-provence-les-inedites/la-chapelle-saint-pierre-en-demuyes).
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