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Chapelle Notre-Dame d'Ubages

à Dauphin

      




        "Ubages" est une déformation du mot "Ubac" qui désigne le versant nord d'une colline, souvent dans l'ombre et l'humidité. La chapelle qui porte ce nom est en effet bâtie au pied des derniers reliefs du Luberon, entre Forcalquier et Manosque. Pour y accéder, on empruntera une petite route qui relie Dauphin à Saint-Martin-les-Eaux et qui longe la colline d'Ubages. Sur le côté, masquée par la verdure de grands chênes centenaires, se dissimule la chapelle Notre-Dame-d'Ubages.





        L'édifice en partie recouvert de lierre est composé de deux parties, la chapelle proprement dite et l'ermitage. Une niche au-dessus de l'entrée contient une statue de la Vierge à l'Enfant sous une coquille Saint-Jacques. Un écriteau indique en provençal que le bâtiment faillit être transformé en étable mais que l'abbé Raynaud l'en empêcha. La voûte d'origine est remplacée par une belle charpente et une couverture de tuiles. Deux clochers équipent l'édifice, l'un au-dessus de l'entrée et l'autre au niveau de l'ermitage.




        Notre-Dame d'Ubages est un lieu vivant. A l'entrée, de nombreux documents sont proposés pour expliquer l'histoire et les particularités de l'édifice. L'intérieur est bien fourni en décoration : tableaux, étendards de procession, statues, icône, autels latéraux, chandeliers. Au-dessus du maître-autel est accroché une céramique contemporaine de Pierre Graille, une Pieta nommée "Notre-Dame de la Solitude". La chapelle latérale gauche est consacrée à l'Assomption et contient l'unique tableau rescapé des destructions. La chapelle latérale droite est dédiée à saint Joseph.

       C'est vers 1619 qu'un paysan découvrit dans les ruines d'un ancien sanctuaire une statue de la Vierge, qu'il qualifia de miraculeuse car il trouva aussi une source d'eau pure à proximité. Si l'on ne sait rien de ce premier sanctuaire, en revanche la "Vierge miraculeuse" a été préservée depuis et se trouve dans l'église paroissiale. Une tradition fait remonter cette statue aux temps de l'invasion sarrasine, mais sans aucune certitude. Toujours est-il qu'une nouvelle chapelle fut construite en 1619, et qu'en 1669 elle fut agrandie, probablement par l'ajout de l'ermitage attenant.





       Elle fut régulièrement entretenue durant les siècles suivants, et habitée par un prêtre en 1769. A partir de 1820, les pélerinages et les processions se multiplièrent autour de la chapelle, à l'occasion de diverses fêtes religieuses. C'est le cas le 1er mai, à la suite de l'épidémie de peste de 1721, et le 4 septembre pour la sainte Barbe, patronne des mineurs qui travaillaient dans le pays.






       En 1905, la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat mit fin aux pélerinages à Notre-Dame-d'Ubages. L'édifice fut abandonné et tomba peu à peu en ruines, livré au vandalisme et au pillage.

       Le mauvais état de la chapelle conduisit en 1925 le conseil municipal à la désaffecter et à la mettre en vente. Heureusement, le curé de la paroisse, l'abbé Reynaud, la racheta pour la préserver. Dans les années 1950, une association fut créée pour la remettre en état : la "Maintenance de Notre-Dame-d'Ubages". Cette initiative permit, avec les fonds récoltés, de reconstruire entièrement l'édifice en 1958 et de le rendre au culte l'année suivante.








        En 2011, l'association a été relancée et la chapelle a retrouvé une grande vitalité spirituelle. Une messe y est célébrée chaque mois, et des pélerinages ainsi que des fêtes religieuses y sont organisés. La statue miraculeuse y est transportée les jours de pélerinage. La chapelle est dédiée non seulement à Marie mais aussi à saint Jacques, saint Pancrace, saint Denis et sainte Barbe. Depuis quelques années, une religieuse séjourne dans l'ermitage, assure l'entretien du sanctuaire, ouvre quotidiennement ses portes et accueille les pélerins.








        




(Sources doc.: dépliants disponibles dans la chapelle ; http://dignois.fr/Ubajo/index.html).








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