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Chapelle Notre-Dame-des-Fougères

à Forcalquier

      




       Sur la pente d'un plateau tranquille qui s'étend entre Saint-Maime et Forcalquier, une discrète route secondaire relie la D216 (Forcalquier-Villeneuve) à la D16 (Forcalquier-Dauphin). A quelques mètres au-dessus de sa jonction avec la D16, un étroit sentier grimpe à flanc de colline pour atteindre Notre-Dame-des-Fougères. Bien dissimulée dans les bois à côté d'une maison particulière, entourée d'un enclos de pierres accessible par un court escalier, la chapelle siège dans son écrin de verdure.



 



       Sa façade typique du XVIIe siècle porte une tête d'ange sculptée, un coeur en bas-relief et un encadrement de porte rectangulaire. Habituellement ouverte aux visiteurs, elle possède une nef à deux travées sous une voûte d'arêtes. L'abside pentagonale est soutenue par une croisée d'ogives composées d'une belle alternance d'éléments de brique et de pierre. Une sacristie curieusement disposée en angle complète l'édifice. Le toit de la nef est en tuiles tandis que l'abside et la sacristie sont couvertes de lauzes.





       L'histoire de la chapelle commence en 1155, date à laquelle les archives la mentionnent sous le nom de Santa Maria de Figeriis. Elle faisait l'objet de pélerinages destinés à conjurer les épidémies. A partir de 1478, elle fut renommée Notre-Dame-de-Vie à la suite d'une épidémie qui a épargné la ville. En 1772, une maladie particulièrement contagieuse, la "suette militaire", fit des ravages dans la population. En désespoir de cause, le conseil municipal fit peindre un tableau représentant la procession vers cette chapelle et le fit placer à l'intérieur. Le fait est que plus aucune épidémie ne frappa par la suite la ville de Forcalquier.






        La chapelle fut agrandie en 1666 et prit alors son aspect actuel. Des ermites y séjournèrent successivement, dont le dernier fut tué en 1740. Il ne reste rien de l'ermitage accollé au mur sud, sinon l'ancienne porte murée qui lui permettait de communiquer avec la chapelle.

        Sous la Révolution, Notre-Dame-de-Fougères fut vendue à un particulier, mais le culte reprit au cours XIXe siècle. Deux dates gravées sur l'arc qui sépare les deux travées de la nef indiquent des interventions de consolidation : 1838 et 1952. Deux tiges métalliques horizontales servent de tirants pour maintenir la cohésion de l'ensemble.





        Aujourd'hui, ce patrimoine est entretenu et géré par l'association des Amis des Chapelles Rurales et des Oratoires de Forcalquier (ACROF), fondée en 1988. D'importants travaux de restauration ont ainsi pu être exécutés entre 1988 et 1997. La cloche datée de 1746 a été remise en place en 2013.

        Notre-Dame-des-Fougères continue à faire l'objet d'un pélerignage annuel, chaque jeudi de l'Ascension. Encore récemment, cette fête durait toute la journée et se terminait par une soirée dansante dans une grange voisine.







        La chapelle a longtemps abrité une magnifique statue de Vierge dorée du XVe siècle, de style entièrement roman, qui était portée en procession lors des pélerinages. Cette statue aujourd'hui conservée dans la cathédrale a malheureusement été déteriorée en 1985 lors d'une restauration maladroite.





       La conclusion de cette page rejoint la pensée de l'historien local Jean-Yves Royer : "Grâce aux travaux récents et aux soins de l'ACROF, Notre-Dame-des-Fougères a retrouvé une nouvelle jeunesse et accueille de nombreux visiteurs qui apprécient sa fraîcheur et son calme".

















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