Chapelle
Notre-Dame-de-la-Galline
à Marseille
A
partir du quartier marseillais de l'Estaque, une petite route passe
sous la voie ferrée et s'enfonce vers le nord dans le vallon du massif
de la Nerthe. Au niveau du hameau de la Nerthe, au débouché du vallon,
apparaît soudainement cette intéressante chapelle du XIème siècle.
Peu de gens connaissent la très vieille tradition, selon laquelle ce
lieu de culte remonterait au Ier siècle de notre ère. Ce serait saint
Lazare en personne (l'homme ressuscité par Jésus-Christ), qui après
avoir traversé la Méditerranée et accosté aux Saintes-Maries-de-la-Mer,
se serait rendu à Marseille et aurait fait halte à la Nerthe. Il aurait
alors fondé une première chapelle, en ce lieu-même.
Saint Lazare devint peut-être le premier évêque de Marseille.
L'antique chapelle aurait été ruinée à l'époque des Sarrazins. Elle fut
néanmoins rebâtie au XIème siècle ; sa consécration fut faite le 3 mars
1042, par l'évêque de Marseille Pons II. Elle devint alors l'église
paroissiale de la Nerthe. Vers le XIVème siècle, elle devint même un
prieuré, et l'existence d'une charge de prieur se perpétua jusqu'en
1789.
En 1806 elle perdit son titre de paroisse, et fut rattachée à celle de
Saint-Henri, puis à celle de l'Estaque en 1854.
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L'appellation "Notre-Dame-de-la-Galline" s'explique par l'émouvante
statue de Vierge romane en bois qu'elle contient, et qui date du XVème
siècle. Assis sur les genoux de Marie, l'Enfant Jésus tient à la main
une petite poule (gallina, en latin). Cette statue était portée
en procession lors d'un pèlerinage traditionnel, au cours duquel on
priait Marie pour que la pluie tombe. Ce pèlerinage connut un immense
succès. Ainsi, en 1940, il rassembla près de 4000 personnes ! Il est
encore pratiqué de nos jours, et a lieu chaque 8 septembre, jour de la
Nativité de la Vierge.
La partie la plus ancienne de la chapelle est à plan carré, coiffée par
une jolie voûte en croisée d'ogives. Elle fut agrandie au
XVIIIème siècle. En fouillant son sous-sol en 1980, on trouva
une salle souterraine, contenant un ossuaire et un sarcophage,
appartenant à l'ancien cimetière de la Nerthe.
La
chapelle a contenu un nombre étonnant d'ex-voto. Il en existait
encore une centaine en 1980, mais la plupart d'entre eux ont été
détruits. On trouve également une statue de saint Roch, ainsi qu'un
grand tableau le représentant ; selon d'aucuns, ce saint serait lui
aussi passé par là. En effet, très vénéré en Provence, il voyagea entre
Rome et Montpellier.
En
1979, une association fut constituée afin de restaurer et mettre en
valeur ce patrimoine vénérable. D'importants travaux de remise en état
furent menés à partir de 1980. Des entreprises locales y participèrent
activement, en prenant en charge leur contribution. Depuis lors,
"l'association culturelle Notre Dame de la Galline et
Saint-Pierre-ès-liens" organise des visites, et fait célébrer une messe
sur place chaque premier samedi du mois.
(Sources doc.: Michel Larini : "Une
vieille paroisse du terroir marseillais, une antique Madone et son
pittoresque pèlerinage : la Nerthe et Notre Dame de la Galline",
cahiers trimestriels n°s 9 et 10 du Comité du Vieux Marseille, 1er
trimestre 1981 ; p. Bernard Lucchesi : "Sanctuaire Notre-Dame de la
Galline", dépliant de l'association Notre-Dame de la Galline et
Saint-Pierre-es-Liens ; http://www.marseilleforum.com/100-marseille-notre-dame-de-la-galline.htm
; http://perso.orange.fr/andre.faucon/galline.htm).
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