Chapelle
Sainte-Croix
à Martigues
La
"Côte bleue" : au Sud de l'étang de Berre, le rivage entre l'Estaque et
le cap
Couronne est une petite merveille assez peu connue. On y trouve
criques,
calanques, rochers, plages, villages, ports de pêche et de plaisance,
fossiles de coquillages innombrables, carrières antiques,
vestiges de villages celto-ligures. On peut même la découvrir
en train, en prenant la voie ferrée côtière panoramique
de Marseille à Miramas. Au quartier des Tamaris situé entre
Sausset-les-Pins et la Couronne, la chapelle Sainte-Croix est implantée
au bord de la mer, devant la plage qui porte le même nom.
De
l'extérieur, outre l'horizon maritime sur lequel elle se détache, elle
présente peu d'attrait avec son crépi quelque peu délavé. Juste en face
d'elle subsiste une ruine, celle de l'ancienne chapelle du XIIème
siècle. Mais pourquoi a-t-on construit deux chapelles successives en ce
lieu ?
Parce que c'est
ici que d'après la tradition, la fameuse barque transportant sainte
Marie-Madeleine et les premiers chrétiens chassés de Palestine
au Ier siècle, fit une escale avant d'accoster aux
Saintes-Maries-de-la-Mer.
C'est ici que ses occupants, dit-on, demandèrent une source d'eau
potable à un habitant sourd-muet. Il leur indiqua une source, et les
occupants le guérirent de sa double infirmité. La source existe
toujours sur le plateau.
La paroisse de la Couronne possède une relique non négligeable : un
fragment de la Vraie Croix du Christ. Elle en hérita après que
sainte-Hélène l'eut découverte à Jérusalem au IVème siècle, et l'eut
ramenée à Constantinople. De nombreux morceaux en furent distribués
dans toute l'Europe.
La première chapelle fut élevée
au XIIème siècle par le prieuré bénédictin Saint-Genest de Jonquières,
qui dépendait de l'abbaye de Montmajour. On ignore pourquoi au XVIIème
siècle elle fut abandonnée au profit de la construction d'une seconde
plus spacieuse. Elle fut même appelée ermitage, habitée par un
personnage solitaire. Par
la suite la nouvelle chapelle fut de nombreuses fois délabrée, puis
restaurée. D'après les archives, plusieurs fois elle
fut abandonnée complètement, au point que l'on s'étonne
qu'elle existe encore et qu'elle soit en parfait état. Car dès
que l'on franchit le seuil de ce sanctuaire, on est saisi par
l'émerveillement.
Les parois intérieures en pierres apparentes sont d'une blancheur
donnant une luminosité
extraordinaire. Derrière l'autel, une baie vitrée offre une
large vue sur la mer. A chaque coin de l'abside est disposée une
colonne
provenant de l'ancienne chapelle. De belles statues ornent les niches
et
les angles. Dans le mur de droite de l'abside est aménagé un
tabernacle contenant le Saint-Sacrement, c'est-à-dire une hostie
consacrée, habitée par la présence réelle du Christ. En face, une
icône contemporaine représente les saintes femmes au tombeau.
Au pied de l'autel, une vitre abrite un peu de terre ramenée de
Jérusalem par des pélerins.
Cette chapelle fait l'objet de deux pélerinages par an, le 3 mai pour
célébrer une restitution de la relique de la Vraie Croix, et le 4
septembre pour
l'anniversaire de sa première découverte par sainte Hélène.
Durant le reste de l'année, une messe y est célébrée tous les jeudis.
L'avenir de la chapelle semble assuré, car la présence de nombreux
estivants et vacanciers contribue à la faire vivre. L'attachement de la
population se retrouve dans le petit oratoire érigé à
cent mètres des deux chapelles, dans lequel sont déposées une croix,
une icône sur pierre, une statuette et des fleurs.
(Source doc.: document disponible dans
la chapelle).
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