Chapelle
Notre-Dame-du-Revest
à
Esparron-de-Pallières
Cette magnifique construction se trouve
au-dessus de la route D561 qui relie Peyrolles
à Varages, en contrebas du plateau de
Saint-Martin-de-Pallières. C'est une remarquable construction romane,
aujourd'hui entourée
d'une prairie entourée de chênes centenaires. La croix
visible sur l'image est érigée sur un bloc taillé
de réemploi.
L'intérieur de
l'édifice comprend une longue nef, séparée en deux parties par un
"jubé", sorte de grille de bois transversale. Dans l'abside est dressé
un pilier portant une petite statue de Marie. A gauche de
l'entrée sont exposées trois stèles de calcaire gravées de longs
textes, en latin et en français médiéval.
Dans
l'Antiquité, le site du Revest était occupé par
une
riche villa gallo-romaine. Celle-ci fut remplacée au VIème siècle par
un
monastère cassianite, qui fut dévasté au moment des grandes invasions.
Au XIe siècle, il fut confié à l'abbaye marseillaise de Saint-Victor,
qui y rebâtit un monastère. C'est sans doute du XIIe que
date la chapelle.
En
1539, l'ensemble fut rattaché
au chapitre Saint-Sauveur de Grignan. Il fut racheté en 1673 par
le seigneur local, Jean-Baptiste d'Arcussa, avant de passer encore à
d'autres familles.
Après la Révolution, il devint propriété de la paroisse, et au XIXe
siècle un cimetière fut installé à l'emplacement de l'ancien monastère.
La chapelle a été classée monument historique en 1926, et l'ensemble du
site en 1934.
Une vieille anecdote trouvée dans la documentation
historique
mérite d'être rapportée. La chapelle contenait une statue de la Vierge
à l'Enfant, réputée miraculeuse, qui suscitait la jalousie des
paroisses voisines. Des voleurs pénétrèrent nuitamment dans la chapelle
pour dérober l'objet ... mais les cloches se mirent à sonner bruyamment
à
toute volée ! Intrigués, les habitants accoururent et prirent les
malfaiteurs sur le fait.
(Clichés vues latérales : J.-P. Banet.
Sources doc.: R. Bailly : "chapelles
romanes de Provence. Origines, architecture, croyances", éd;
Horvath, Le coteau 1988 ; http://www.esparron.fr/histosubc1.htm).
|