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Peu après la construction de la chapelle
(c'est-à-dire après 1403 ou 1455), ses parois
intérieures furent ornées de peintures murales destinées à promouvoir
le retour au culte catholique des habitants de la région. Ces peintures
représentent des scènes de la vie de différents saints, et en
particulier saint Vincent de Saragosse, martyr chrétien sous l'empire
romain.
Vue de l'extérieur, la chapelle est en bon état avec son
clocher, son crépi couleur saumon et sa toiture en ardoise. A
l'intérieur, ses
peintures sont longtemps restées inconnues, car elles étaient cachées
sous un enduit appliqué
sans doute au XVIIIe siècle. Elles furent redécouvertes en 1978, puis
restaurées en 1979 et en 1989. La technique de réalisation est la
fresque, c'est-à-dire l'application d'un pigment qui se diffuse dans le
plâtre encore frais.
Les images qu'elles représentent sont visiblement inspirées de la
"Légende dorée" de Jacques de Voragine, une compilation de vies de
saints qui connut un immense succès au Moyen Age. La paroi de gauche
illustre la vie de Vincent de Saragosse, prêtre et martyr espagnol mort
martyr en 304. On le voit d'abord sur le mur de la porte où il est
nommé diacre par l'évêque Valère, puis ensuite en train de prêcher, de
se faire
arrêter, d'être jugé et exécuté. D'abord frappé de crochets de fer, il
est ensuite brûlé
sur un grill, mais ayant survécu, il meurt dans sa prison. Son corps
est donné aux bêtes sauvages pour qu'il n'ait pas de sépulture, mais
les bêtes n'y touchent pas. Le corps est alors jeté à
l'eau, puis il dérive aussitôt vers le rivage où des chrétiens le
recueillent.
Autour de l'autel, dans le choeur, les douze apôtres de l'Evangile se tiennent debout sous ce qui reste probablement d'une image du Christ en majesté. Le mur de droite montre les vies des saintes Marguerite d'Antioche, Marie Madeleine, Catherine d'Alexandrie et Lucie de Syracuse, ainsi que des saints Etienne et Antoine le Grand. Toujours conformément à la "Légende dorée", Marguerite est dévorée par un dragon parce qu'elle a refusé dépouser le gouverneur Olibrius, mais elle ressort vivante du ventre de la bête. Marie Madeleine pleure aux pieds de Jésus chez Simon le pharisien et lui essuie les pieds avec ses cheveux. Catherine d'Alexandrie est condamnée à être broyée par une machine équipée de roues dentées, mais celle-ci explose et blesse ses bourreaux. Lucie porte ses yeux qui lui ont été arrachés, mais la Vierge lui en a donné de nouveaux qui sont "encore plus beaux".
A droite de l'image de la Vierge à l'Enfant, on trouve une
représentation de la lapidation d'Etienne, et enfin sur le mur de
l'entrée, saint Antoine dans le désert, tenté par la luxure que
symbolise un démon féminin.
La chapelle
Saint-Vincent est ouverte au public une fois par semaine, en été, pour
permettre
aux visiteurs d'admirer cette oeuvre exceptionnelle. C'est
l'association locale Travers'Art qui assure une présence sur place
chaque jeudi
après-midi.
(Sources
doc.: panneau explicatif implanté devant l'édifice ; A. Chaptal et L.
Maestraggi : "Freques du XVe sièxcle de la chapelle Saint-Vincent à
puy-Saint-Vincent", Travers'Arts, Briançon 2019 ; http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_98=REF&VALUE_98=IA05000469).
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