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Chapelle Saint-Vincent

à Puy-Saint-Vincent

      






          La vallée de Vallouise, entre Gap et Briançon, donne accès à la station de sports d'hiver de Puy-Saint-Vincent, accessible par la route D4 qui grimpe en épingles à cheveux. Si l'on dépasse le village de Puy-Saint-Vincent 1400 et si l'on continue à grimper vers la station 1600, on croise une petite route dont la branche de droite s'enfonce dans la forêt en montant vers le vallon de Narreyroux. Après les cent premiers mètres de cette route, apparaît un petit édifice dissmulé par les arbres et classé monument historique : la chapelle saint-Vincent.







          Cet édifice particulièrement intéressant contient des fresques d'époque médiévale, une forme d'expression artistique que l'on retrouve dans de nombreuses autres églises de l'arrière-pays alpin. Construite au XVe siècle, cette chapelle se réfère à un personnage qui a marqué l'histoire de la région, saint Vincent Ferrier.

          Entre 1399 et 1403, dans un contexte de progression du mouvement vaudois (une croyance religieuse dissidente du catholicisme), un prêtre dominicain espagnol, Vincent Ferrier, parcourut les Hautes-Alpes en s'illustrant par ses talents de prédicateur. Sa grande éloquence et sa personnalité firent une forte impression dans la population locale. Une chapelle fut bâtie pour lui de son vivant, non pas à son nom (il ne fut canonisé qu'en 1455) mais à celui de son saint patron, Vincent de Saragosse.








          Peu après la construction de la chapelle (c'est-à-dire après 1403 ou 1455), ses parois intérieures furent ornées de peintures murales destinées à promouvoir le retour au culte catholique des habitants de la région. Ces peintures représentent des scènes de la vie de différents saints, et en particulier saint Vincent de Saragosse, martyr chrétien sous l'empire romain.

          Vue de l'extérieur, la chapelle est en bon état avec son clocher, son crépi couleur saumon et sa toiture en ardoise. A l'intérieur, ses peintures sont longtemps restées inconnues, car elles étaient cachées sous un enduit appliqué sans doute au XVIIIe siècle. Elles furent redécouvertes en 1978, puis restaurées en 1979 et en 1989. La technique de réalisation est la fresque, c'est-à-dire l'application d'un pigment qui se diffuse dans le plâtre encore frais.




 



        Les images qu'elles représentent sont visiblement inspirées de la "Légende dorée" de Jacques de Voragine, une compilation de vies de saints qui connut un immense succès au Moyen Age. La paroi de gauche illustre la vie de Vincent de Saragosse, prêtre et martyr espagnol mort martyr en 304. On le voit d'abord sur le mur de la porte où il est nommé diacre par l'évêque Valère, puis ensuite en train de prêcher, de se faire arrêter, d'être jugé et exécuté. D'abord frappé de crochets de fer, il est ensuite brûlé sur un grill, mais ayant survécu, il meurt dans sa prison. Son corps est donné aux bêtes sauvages pour qu'il n'ait pas de sépulture, mais les bêtes n'y touchent pas. Le corps est alors jeté à l'eau, puis il dérive aussitôt vers le rivage où des chrétiens le recueillent.





        Autour de l'autel, dans le choeur, les douze apôtres de l'Evangile se tiennent debout sous ce qui reste probablement d'une image du Christ en majesté. Le mur de droite montre les vies des saintes Marguerite d'Antioche, Marie Madeleine, Catherine d'Alexandrie et Lucie de Syracuse, ainsi que des saints Etienne et Antoine le Grand. Toujours conformément à la "Légende dorée", Marguerite est dévorée par un dragon parce qu'elle a refusé dépouser le gouverneur Olibrius, mais elle ressort vivante du ventre de la bête. Marie Madeleine pleure aux pieds de Jésus chez Simon le pharisien et lui essuie les pieds avec ses cheveux. Catherine d'Alexandrie est condamnée à être broyée par une machine équipée de roues dentées, mais celle-ci explose et blesse ses bourreaux. Lucie porte ses yeux qui lui ont été arrachés, mais la Vierge lui en a donné de nouveaux qui sont "encore plus beaux".





        A droite de l'image de la Vierge à l'Enfant, on trouve une représentation de la lapidation d'Etienne, et enfin sur le mur de l'entrée, saint Antoine dans le désert, tenté par la luxure que symbolise un démon féminin.







          La chapelle Saint-Vincent est ouverte au public une fois par semaine, en été, pour permettre aux visiteurs d'admirer cette oeuvre exceptionnelle. C'est l'association locale Travers'Art qui assure une présence sur place chaque jeudi après-midi.













(Sources doc.: panneau explicatif implanté devant l'édifice ; A. Chaptal et L. Maestraggi : "Freques du XVe sièxcle de la chapelle Saint-Vincent à puy-Saint-Vincent", Travers'Arts, Briançon 2019 ;  http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_98=REF&VALUE_98=IA05000469).








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