Chapelle
Notre-Dame-du-Château
à
Saint-Etienne-du-Grès
Entre Tarascon et Saint-Rémy-de-Provence, à l'Est du village de
Saint-Etienne-du-Grès, une chapelle appelée
Notre-Dame-du-Château se dresse sur un piton rocheux du versant nord
des Alpilles. Dans l'Antiquité, un oppidum avait été
construit en ce lieu, puis au Moyen Age un château. A la suite d'un
échange opéré en 1180, le site devint propriété de l'archevêque
d'Arles. La chapelle du château est le seul
vestige de ces constructions disparues.
Ses caractéristiques suggèrent qu'elle date du XIème siècle. De
forme carrée, elle est soutenue par quatre contreforts latéraux. La
face est a été complétée
de parties rajoutées postérieurement. Une pierre
ronde à gauche de l'entrée pourrait être un antique
bénitier. Le tout constitue un
ensemble d'une forme un peu inhabituelle.
Depuis le XIVème siècle, le dimanche qui précède l'Ascension, un
pélerinage a lieu durant lequel une ancienne statue de la Viergeest
portée en procession. Cette statue appelée
la belle Briançonne aurait été apportée en secret de
Briançon vers 1350 par le moine Imbert, pour la protéger des
destructions opérées par les protestants vaudois. Aujourd'hui encore,
on la transporte depuis Saint-Etienne jusqu'à la chapelle,
puis la procession se poursuit jusqu'à l'église de Tarascon où elle
demeure pendant quarante jours.
Une autre explication quant à la provenance de cette statue a été
proposée par F. Benoît. A proximité de la chapelle, il en existait une
autre, aujourd'hui disparue, et qui se nommait
Saint-Michel-de-Briançon. La statue aurait été transférée
seulement d'une chapelle à l'autre localement, et le nom de Briançon
signifiant montagne (tout comme Brégançon, de Berg, en allemand),
aurait
causé plus tard une confusion, faisant croire à une origine alpine de
l'objet.

En 2005, le peintre Jacques Descordes réalisa une
fresque dans l'abside
de cette chapelle, avec l'accord du maire mais sans celui du conseil
municipal ni consultation du curé. Elle représentait quatre animaux et
un ange féminin dévêtu. L'abbé Michel Cicculo détruisit entièrement
l'oeuvre aussitôt achevée, la jugeant trop païenne. L'affaire fut
portée
devant le tribunal correctionnel de Tarascon, qui condamna
l'ecclésiastique à une amende
de plusieurs milliers d'euros. Le curé fit appel et obtint finalement
gain de cause en 2009.
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