Chapelle
Saint-Eucher
à Beaumont-de-Pertuis
Nichée dans le flanc d'une falaise qui domine la Durance, elle
est accessible par un court sentier difficile à repérer
au pied de la roche abrupte que longe la route nationale 96 des
Alpes.
|
Saint
Eucher (ou Auquille), évèque de Lyon au Vème
siècle, était originaire de Provence. Riche
sénateur de l'empire romain,
il suivit une formation spirituelle au monastère
Saint-Honorat-de-Lérins,
puis passa une partie de sa vie en ermite dans une grotte surplombant
cette
chapelle. En 434, on vint le chercher pour le nommer archevêque.
En
effet, les Lyonnais ayant perdu leur évèque se
désespéraient
d'en trouver un nouveau, jusqu'à ce qu'un ange
révéla
à un enfant que ce serait Eucher. Par la suite,
l'évèque
Eucher eut un grand rayonnement spirituel.
Eucher
et
sa femme Galla eurent quatre enfants, dont trois furent
canonisés
: sainte Consorce, sainte Tulle, saint Véran et Salonius.
Après son départ pour Lyon, sa femme vint le remplacer et
vécut dans
cette même grotte.
La
grotte
où il s'était retiré dans la méditation et
la
prière est presque inacessible dans le massif rocheux. Elle
renferme encore un antique autel de pierre et une statue
représentant le saint.
L'actuelle
chapelle Saint-Eucher est bâtie en remplacement d'une
première
chapelle Saint-Auquille, citée dans un texte de 1300. Elle fut
reconstruite en 1648 à l'initiative de François de
Margallet,
seigneur de Saint-Paul-lez-Durance. L'intérieur montre une belle
voûte de pierre et un autel finement sculpté, sur lequel
est
gravée l'image stylisée d'une mitre
d'évèque. Percée dans la petite abside en
cul-de-four, une simple porte donne accès à la sacristie.
|
La chapelle
est entourée de plusieurs bâtiments en ruine,
groupés dans un espace réduit. Ces bâtiments sont
ceux d'un ancien prieuré, qui dépendait du
monastère Saint-André du Mont-Andaon, à
Villeneuve-les-Avignon. Un prieuré de bénédictins
Saint-Eucher est mentionné à partir de l'an 1118.
Abandonné avant 1343, il fut reconstruit comme la chapelle en
1648, puis utilisé comme ermitage par l'ordre des
Récollets, entre 1713 et 1820. Il est depuis lors resté
inoccupé.
(Sources doc.: Robert Bailly, "Chapelles
de Provence. Origines,
architecture, croyances", éd. Horvath, Le Coteau 1988 ; Urbain
Villevieille (chanoine),
"Nos saints de Provence, leur vie et leur culte",
réédition
de 1901, C.P.M. Marcel Petit, Raphèle-les-Arles 1995 ; Base
Mérimée des monuments historiques ; http://www.patristique.org).
|