Chapelle
Saint-Pierre-de-Bagnols
à Villars
Il faut quitter la route
D179 reliant Saint-Saturnin-les-Apt à Rustrel et s'enfoncer dans un
vallon isolé au pied du plateau d'Albion pour atteindre cette chapelle.
Après avoir traversé le hameau de la Fumeirasse, on suivra un long
chemin
caillouteux qui s'engage peu à peu dans l'étroit défilé jusqu'à un
cirque naturel dominé par des rochers spectaculaires. C'est là que
niche Saint-Pierre-de-Bagnols.
Entourée de parois rocheuses, la
chapelle se dissimule dans l'ombre fraîche des arbres tandis que le
sentier continue en se glissant
entre deux rochers. Le bâtiment est en bon état, mais il n'est pas
permis d'y pénétrer entre avril
et septembre, afin de ne pas perturber ... la reproduction des
chauves-souris !
Un coup d'oeil à
travers l'oculus latéral permet de constater cet aspect de la
biodiversité. Il permet
aussi d'y admirer le bel autel peint et ses décorations. Plusieurs
motifs y sont représentés : un triangle de la Trinité, une colombe du
Saint-Esprit, une mitre d'évêque, des étoiles et des feuillages.
Dans l'Antiquité, ce site
fut un sanctuaire gallo-romain dédié à Jupiter et à Sylvain, dieu de la
forêt. Au Moyen Age, les moines bénédictins y bâtirent une chapelle
appelée "Sancti Petri di Bainol".
Abandonnée et ruinée par la suite, elle fut redécouverte en 1763 par
des bergers. Elle fut rebâtie sur ses anciennes fondations, et on y
intégra des pierres portant des inscriptions antiques et médiévales
trouvées sur place. Des
ossements furent également découverts et transférés dans un nouveau
caveau.
Consacrée en 1769, elle fut
vendue en 1821 à Antoine Bourgue de Villars, qui la céda à d'autres
habitants. Sa restauration fut l'oeuvre d'une collaboration entre tous
les habitants de la commune.
Trois des inscriptions
intégrées au mur nord pendant sa première reconstruction sont
gallo-romaines et païennes : "A
Silvain, Arès, esclave de Domitia (?) Severina (?), s'est acquitté(e)
de son voeu, de bon gré et à juste titre. Dans la mesure où il (ou
elle) aura agi sagement, qu'il jouisse de la faveur de Silvain" ; "A
Viriontia ... s'est acquitté de son voeu, de bon gré et à juste titre"
; "A Jupiter, très bon, très grand, m(...) s'est acquitté de son voeu".
Une quatrième, qui date du XIe siècle, est
chrétienne : "La veille de la fête de
la purification de Sainte Marie a été dédicacée cette église".
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